Sur le Web, les vidéos, par leur puissance évocatrice, sont particulièrement efficaces pour développer la notoriété et créer une image par identification aux personnages ou aux situations filmées.
Les vidéos peuvent véhiculer la jeunesse et le dynamisme aussi bien que le sérieux et la rigueur et elles trouvent leur place sur les réseaux (Facebook, Linkedin, Instagram ou Youtube) comme sur les sites sur lesquels elles mettent un peu d’animation. Il existe même des blogs vidéo qu’on appelle vlogs.
Ceci dit, comme pour tout contenu, la création d’une vidéo prend énormément du temps, à la prise de vue comme au montage. C’est la problématique du digital en général ( voir l’article 5 questions pour se lancer dans le digital ). On peut toutefois créer des petites animations sous forme de vidéo avec des logiciels comme PowerPoint (voir l’article Créez facilement une Story vidéo avec PowerPoint ).
Quoiqu’il en soit, avant de se lancer, il est essentiel d’avoir bien réfléchi à ce que l’on veut obtenir.
Définissez votre objectif
On dissocie généralement trois catégories d’objectifs de communication : des objectifs cognitifs qui concernent la notoriété (faire connaître), des objectifs affectifs qui concernent l’image (faire aimer) et des objectifs conatifs qui concernent les intentions d’action (faire agir).
La notoriété s’obtient le plus souvent en multipliant le nombre de vues. L’image s’obtient par association avec des représentations positives (des gens sympathiques, un cadre agréable, des activités stimulantes ou amusantes), mais aussi par une argumentation rationnelle (labels, chiffres, etc.). Enfin, l’intention d’action suppose un discours limité à quelques arguments chocs et un « call to action » clair et incitatif.
Parlez aux deux cerveaux du spectateur
Pour tout cela, vous allez faire appel au cerveau gauche ou au cerveau droit du spectateur.
Le cerveau gauche est rationnel. Il suppose une argumentation narrative et des plans discursifs comme des interviews ou bien des incrustations de textes afin que le spectateur puisse comprendre l’histoire que vous racontez.
Le cerveau droit, lui, est émotionnel. Il fait appel à l’image, aux sensations, aux sentiments exprimés, aux facteurs perceptuels non logiques et non séquentiels. Il est beaucoup plus difficile à travailler mais c’est très probablement celui qui retiendra de mieux le contenu.
Au final, la plupart du temps, votre vidéo va faire appel aux deux cerveaux et il va vous falloir alterner ou mélanger rationalité et émotion.
Racontez une belle histoire !
Les adultes comme les enfants adorent les belles histoires. Leurs décisions sont tout autant déclenchées par l’émotion que par la raison et les communicants ont appris à raconter des histoires.
Il faut donc que votre vidéo raconte une histoires. Cela signifie qu’elle ait un début interpellant le spectateur sur une situation qui lui est familière, un problème qu’il rencontre. Cela signifie également qu’elle ait une fin, une chute qui montre le problème résolu et qui, si possible, soit un peu humoristique. Enfin, il faut qu’elle ait un fil conducteur qui amène du problème à la solution.
Par exemple, l’intégration dans une formation se raconte mieux si on prend un étudiant et que l’on raconte son intégration depuis ses doutes et ses craintes avant l’intégration jusqu’à sa satisfaction une fois l’intégration réussie.
Préparez votre storyboard...
Préparez et visualisez le contenu souhaité, même si le hasard des prises de vue ou du montage peut parfois recéler d’excellentes surprises. Vous pouvez bien évidemment faire un Story board, mais, plus simplement, visualiser dans votre esprit le résultat que vous souhaitez obtenir et la suite des différents plans qu’il vous faudra construire pour raconter votre histoire.
Il n’est pas inutile non plus de faire un repérage sur les lieux afin de voir quel environnement se prête le mieux à la prise de vue (fond esthétique, absence de bruit, qualité de la lumière, etc.).
Enfin, le casting des différents intervenants à filmer doit être soigné en fonction du public visé et de l’image que l’on souhaite donner.
Equipez-vous efficace, mais léger !
Aujourd’hui, un certain nombre de Smartphones haut de gamme permettent de réaliser des vidéos de qualité suffisante pour les réseaux sociaux. Pas besoin donc de s’encombrer d’une caméra lourde pour le réalisateur et inhibante pour les sujets filmés.
En revanche, le son pose un vrai problème avec les Smartphones car il est de très mauvaise qualité. Cela va impacter sur votre travail si les personnages parlent, par exemple si vous faites des interviews. L’acquisition d’un micro directionnel, ou mieux, d’un micro HF est alors indispensable si on veut avoir une piste de son propre et correcte. Sinon, il faudra passer par un travail en profondeur sur logiciel de montage.
L’acquisition d’un stabilisateur n’est pas inutile. Il vous permettra de mieux tenir votre Smartphone et surtout de gommer les mouvements trop brusques de caméra et les tremblements. Il existe bon nombre de stabilisateurs pour Smartphones sur le marché.
Enfin, Pour la postproduction, un logiciel de montage associé à un ordinateur suffisamment puissant permet de travailler beaucoup plus finement qu’avec les applis de montage pour Smartphones. Cela vous permettra d’ajuster votre vidéo, d’en retravailler le format, la qualité ou les couleurs, de la synchroniser parfaitement avec de la musique et d’ajouter des incrustations de textes, des sous-titres ou des effets.
Choisissez un format vidéo adapté
Le format qui passe le mieux sur un ordinateur est incontestablement le 16:9 c’est-à-dire un format large et horizontal. Il a un excellent rendu car il correspond au champ visuel normal d’un individu. Privilégiez donc ce format si votre vidéo est destinée à être visualisée sur un ordinateur.
En revanche, pour ce qui concerne la plupart des réseaux sociaux, dans la mesure où ils sont essentiellement consultés sur Smartphones, le format carré 1:1 est celui qui passe le mieux partout.
DeLa consultation sur Smartphones pose un autre problème dans la mesure où la plupart des gens regardent les vidéos sans le son. Il vous faudra donc prévoir des incrustations texte fréquentes et des sous-titres dès que vous êtes en mode interview.
Mettez-vous en règle avec la loi !
Il existe un certain nombre de dispositions légales destinées à protéger les individus et leurs droits. Ces dispositions s’imposent à vous à partir du moment où vous souhaitez diffuser vos réalisations sur Internet.
La première règle est celle du droit à l’image. Vous devez faire signer à tout les participants une autorisation de diffusion de leur image. Par ailleurs, éthiquement, il est indispensable que chacun des intervenants visualise le résultat avant de donner son accord.
La deuxième contrainte est celle des droits de propriété sur les images, les vidéos ou les musiques que vous incorporez à l’intérieur de vos vidéos. Concernant la musique, il existe des sites de musique « gratuite » où vous pouvait acheter des sons ou des clips musicaux. Sinon il faudra vous inscrire à la SACEM et payer des droits pour utiliser des musiques connues de tout le monde.
Voilà. La balle est maintenant dans votre camp. N’hésitez-pas à multiplier les plans car vous pourrez faire un tri au montage. N’hésitez pas non plus à refilmer une séquence si elle ne vous convient pas. Il n’y a rien de plus rageant que de se rendre compte au moment du montage qu’une séquence est absente ou ratée.
Patrick ROUSSEL
Professeur agrégé d'économie et gestion, auteur et coordinateur d'ouvrages de BTS MCO et NDRC aux éditions Foucher. Patrick Roussel Communication accompagne les établissements d'enseignement et les associations dans leur évolution vers le digital.